samedi 31 janvier 2015

AU BORD DU LOT

Chers amis bloggers, c'est pour une balade hors de nos terres où nous vous invitons. Un petit tour sur les bords du LOT, dans la vallée du même nom. Nous avons séjounés quelques temps dans la ville de CAJARC. La commune est située dans l'ancienne province du Quercy. Adossée au Causse de Saint-Chels, elle se blottit dans un cirque de plateaux calcaires aux pieds du Lot.
Cajarc connut un habitat gallo-romain. Elle fut une ville importante du Quercy dotée d'une charte des coutumes en 1226. Ses seigneurs, les Hébrard de Saint-Sulpice, bâtirent des prieurés et protégèrent la population pendant la guerre de Cent Ans. Aussi désigne-t-on par « Hébrardie » la région autour de la vallée du Célé. Cajarc fut longtemps résidence des évêques de Cahors. Cajarc, tout comme Figeac, opta pour la Réforme et fut démantelée par Louis XIII en 1622. Cajarc se situe sur la ligne de chemin de fer Cahors - Capdenac. Bien que la gare soit désaffectée, Cajarc conserve plusieurs bâtiments ferroviaires ainsi qu'un réservoir d'eau et deux grues hydrauliques qui étaient utilisés pour approvisionner les locomotives à vapeur. L'association des cheminots et amis du rail du Pays de Cajarc gère un musée du rail installé dans un ancien bâtiment ferroviaire situé à proximité de la gare. Ce musée présente une collection de matériel ferroviaire. La gare est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1989. Quelques personnalités liées à la commune de CAJARC : Georges Pompidou, Président de la République française de 1969 à 1974, fut conseiller municipal de la commune et y possédait une propriété, sur le causse, au hameau de "Prajoux", où il venait se ressourcer en famille. Ainsi que Françoise Sagan, au civil, Françoise Quoirez née le 21 juin 1935 à Cajarc, et décédée le 24 septembre 2004, à l'hôpital de Honfleur (Calvados), d'une embolie pulmonaire. Le célèbre sketch de COLUCHE, le Schmilblick fut tourné dans les rues et avec les habitants de CAJARC. Mais découvrons cette vallée et suivons le LOT, afin d'y découvrir ses berges et ses endroits truffés de légendes.
LA LEGENDE DU GOUFFRE DE LANTOUY : On disait que lorsque l'orage grondait, quand le ciel rejoignait la terre, montait du plus profonds des entrailles du gouffre de Lantouy, le son des cloches. Un glas emplissait de son atmosphère de requiem, ces confins de causse situés aux limites de l'Aveyron et du Lot.
Le gouffre, une résurgence restituant les eaux souterraines provenant de la partie orientale du causse de Limogne et du Terre-fort, aux environs de Laramière baigne toujours sa légende. Près de ce lac à l'eau bleue, autrefois parait-il, se trouvait un couvent aux trente-trois sœurs. Épouse de paysan ou fille mère, comme voudrait l'attester certaines versions —l'histoire ne le dit pas— une jeune femme y effectuait de menus travaux. Elle suivait un rituel quasi immuable: laver le linge, l'étendre et s'en retourner au couvent où les religieuses lui dressait le couvert.
Un jour, affamée plus que de coutume, après des heures de dur labeur, elle se jeta sur une pitance au goût de civet. Une fois son assiette bien entamée, elle crut voir au fond de celle-ci, des doigts d'un bébé. Paniquée, affolée, la servante, qui le matin avait laissé son rejeton à la garde des sœurs, exigea que celles-ci le lui amènent sur le champ. Embarrassées, les religieuses la conduisirent dans une chambre où se trouvait le berceau. L'enfant donnait l'impression de dormir de tout son saoul. Pas vraiment remise de ses émotions, en trébuchant, elle donna un coup de pied au berceau. C'est alors que la tête de l'enfant roula dans la pièce.
Livide, elle se mit à hurler si fort que le son de sa voix se répercuta dans tout le pays. « Maudit soit ce couvent ». Un ange compatissant s'approcha d'elle et lui demanda : « souhaitez-vous que le couvent soit changé en feu ou en eau ? » Plutôt qu'un feu éternel, elle optât pour l'eau. Aussitôt dit, la bâtisse construite en hauteur s'effrita et se mit à glisser. Les pierres roulèrent jusque dans la combe. Les cloches de la chapelle suivirent dans un incroyable fracas. Là où elle s'arrêtèrent, un trou apparut qui aussitôt se remplit d'eau. La légende raconte que longtemps après ces événements, à certaines périodes de l'année, on entendait les battants frapper le métal. La vallée s'emplissait alors de leur chant lugubre et angoissant. Depuis, elles se sont tues... Seul un silence d'un bleu glacial enveloppe l'espace. Comme les eaux du Gouffre, gardant en elles mystères et histoires.
Après ces légendes, continuons notre périple et enfonçons nous dans la vallée du LOT. Ici des hameaux et des petits villages, des maisons en pierres, des toits en ardoise et toujours cette sensation de sérénité, de calme et de vie tranquille bercée par les mouvements et les clapotis de la rivière. Que dire ou que penser, de ces maisons adossées à la roche, sous la falaise? Il n'y a pas de perte de place, tout espace est bon pour construire. Bien évidemment, ces constructions ne sont pas le fruit d'un phénomène exagéré ou d'un urbanisme sauvage. Non, c'est aussi une place face au soleil et en hauteur, afin de se protéger, d'une éventuelle crue du LOT.
Encore une dizaine de kilomètres et découvrons ensemble, le site exceptionnel et historique de St CIRQ LAPOPIE. La commune est située à 30 km à l'est de Cahors au cœur du Parc naturel régional des Causses du Quercy. Ce village médiéval surplombant le Lot a été classé « Village préféré des Français » au cours d'une émission diffusée sur France 2 le 26 juin 2012.
Lapopie vient de l'occitan pòpia qui désigne un tertre, souvent artificiel, sur lequel se dressait pour des raisons de défense un château ou une maison forte. Son nom est adopté définitivement au ixe siècle : saint Cirq, jeune enfant martyrisé avec sa mère Juliette en Asie Mineure, sous Dioclétien, et dont les reliques avaient été rapportées d'Antioche par saint Amadour d'Auxerre, originaire de Corronzac, près de Vers. Et Lapopie, seigneurs du lieu, dont le nom dérive d'un terme géographique désignant un tumulus, un monticule.
Un des plus beaux villages de France et un des lieux les plus touristiques du Lot, Saint-Cirq-Lapopie est un village-musée presque entièrement classé et bien connu des artistes, dont André Breton, qui acheta et s'installa dans l'ancienne Auberge des mariniers dans les années 1950. Vue sur la vallée du Lot, à 80 mètres en contrebas. Au sommet du plateau, ruines de trois châteaux et l'église Saint-Cirq, puissante église du xve siècle à abside romane, donjon carré et tourelle d'escalier. Ruelles escarpées et étroites, aux maisons médiévales du xive siècle en encorbellement et aux toits pointus.
Quoiqu'il en soit, un lieu charmant rempli de légendes et d'histoires, un lieu à échelle humaine où tout est esthétisme et harmonie. Sans oublier la pointe d'humour qui va bien et la sublime vue sur les méandres du LOT.
Un séjour très agréable, un séjour de détente et de promenades aux frontières des légendes, sous la bienveillance du LOT.

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